Le cyanotype
Un procédé magique et alternatif à la photographie
J’ai découvert une passion pour le cyanotype, cette technique me rapproche de ce que j’ai toujours aimé : l’art, la photographie et le bleu. Le fait de l’intégrer dans mes créations donne un sens et elles deviennent uniques. En contemplant un cyanotype, on participe à une expérience artistique qui nous envoûte, nous suspend dans le temps et nous surprend agréablement. Lors de la création, je ressens la joie de partir à la recherche de végétaux au cœur de la nature qui nous entoure : plumes, feuilles, fleurs... le plaisir de réaliser une composition visuelle, l'envie d'utiliser le pouvoir du soleil, l'impatience d'observer l'alchimie des assemblages d'éléments qui s'opère pour que l'eau dévoile avec magie le résultat surprise.
Mais au fait, qu’est-ce que le cyanotype me direz-vous ?
Un peu d’histoire…
Côté histoire, ou pour impressionner sur votre savoir à la pause "café", à cette même époque, les débuts de la photographie commençaient avec l‘invention du Daguerrotype en 1839, le premier procédé photographique fiable commercialisé mis au point par Louis Jacques Mandé Daguerre à partir de la découverte de l’héliographie de Nicéphore Niepce. Au même moment, William Henry Fox Talbot invente le calotype, un procédé photographique qui permet d’obtenir de multiples images positives sur papier à partir d'un seul négatif, qu’il brevète en 1841.
Pour les curieux, expliquons un peu plus la technique.
Description des étapes
Un soupçon de chimie, une touche de poésie, sous les rayons du soleil, et la caresse de l'eau pour un enchantement photographique sans pareil.
Tout d’abord, on mélange deux produits chimiques à quantité égale, le ferricyanure de potassium (dilué à 8%) et le citrate d’ammonium ferrique (dilué à 20%). Ensuite, on applique le mélange au pinceau sur une surface comme du papier, qu’il faudra sécher dans l’obscurité à l’abri des rayons du soleil. On obtient un support photosensible qui prend bien souvent une couleur jaune verte, selon le type de papier la couleur peut être plus foncée.
Par la suite, on positionne des éléments végétaux ou des visuels en négatif sur ce support, avec une vitre en verre par dessus pour obtenir un rendu plus net, puis on l’expose quelques minutes aux rayons ultraviolets. Le temps d’exposition varie selon la luminosité, un temps très ensoleillé demandera seulement 9 minutes contre 50 minutes pour un temps nuageux. Pour ne pas être dépendant du soleil, certaines personnes ont recourt aux insoleuses, machines reproduisant des UV.
A la lumière du soleil, le support devient gris noir, on enlève la vitre et les éléments de la composition pour plonger le support dans l’eau, ce qui stoppe la réaction chimique et révèle le résultat. Les parties non exposées se dissoudent laissant les bleus apparaître et se renforcer. Une fois bien rincer, il faut laisser sécher le tirage et le bleu continuera à saturer pour prendre sa couleur définitive quelques heures plus tard.
Si vous souhaitez tenter vous aussi l’expérience du cyanotype, vous pouvez acheter un kit pour réaliser des cyanotypes où les solutions chimiques et le matériel sont fournis. Petit conseil, utilisez un papier qualitatif, comme du papier à dessin ou pour aquarelle, sans traitement de surface, le rendu sera meilleur et réussi. Pour le support tissu, je vous donne également mon astuce, pour l’étape du rinçage dans l’eau, ajoutez un peu de vinaigre pour fixer la couleur sur le textile.
N’hésitez pas à partager l’article s’il vous a plu, merci. Vous pouvez également me suivre sur Instagram ou facebook @boutiquekokoriko pour y découvrir les différentes réalisations cyanotypées.